Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 avril 2013 7 07 /04 /avril /2013 17:11
Alors que débute ce lundi la semaine des primeurs, incontournable rendez-vous pour la viticulture bordelaise, les professionnels tablent sur une baisse des prix.
 

 

Le millésime 2012 sera dégusté par des professionnels venus du monde entier durant la semaine des primeurs qui s'ouvre lundi. /Photo d'archives/REUTERS/Caroline Blumberg (c) Reuters

Le millésime 2012 sera dégusté par des professionnels venus du monde entier durant la semaine des primeurs qui s'ouvre lundi. /Photo d'archives/REUTERS/Caroline Blumberg (c) Reuters
 

 

Une qualité disparate, du fait de conditions climatiques atypique...  Les professionnels du vins venus du monde entier vont déguster à compter de ce lundi les Bordeaux primeurs issus des vendanges de l'an passé. Et personne ne table sur une hausse des prix. Bien au contraire.

Après l'excellent millésime 2009 et l'exceptionnel 2010 qui avait battu tous les records de prix, le 2011 plus en retrait n'avait pas suffisamment traduit la baisse nécessaire pour coller à un marché touché par la crise économique.

La vente en primeurs est une spécialité bordelaise

La semaine des primeurs est une tradition bordelaise unique au monde qui permet chaque année à la même époque aux importateurs, cavistes, distributeurs, restaurateurs et journalistes spécialisés du monde entier de déguster le dernier millésime encore en cours d'élevage dans les chais.

A partir de ces dégustations sont fixés les prix quelques semaines plus tard, alors que les achats effectués sont livrés aux clients plus d'un an plus tard. Grâce à ce système, les propriétés viticoles peuvent constituer une trésorerie non négligeable.

Cet événement majeur pour les viticulteurs bordelais est organisé par l'Union des grands crus de Bordeaux (UGCB) qui regroupe 134 châteaux parmi les plus prestigieux? Néanmoins l'ensemble des appellations, même les plus modestes, profitent de cette vitrine pour organiser leurs propres dégustations. Cette année encore, près de 6.000 professionnels sont attendus. 15 à 20% d'entre eux viennent de l'étranger, de près d'une cinquantaine de pays.

Des vendanges plus tardives que d'habitude

"Le 2012 est très hétérogène. Il a nécessité beaucoup de technicité dans les vignes et dans les chais. On a eu un printemps très pluvieux, et une période août-septembre-octobre très belle", explique l'oenologue Stéphane Toutoundji. "Le but a donc été de vendanger le plus tard possible. Selon le terroir, la pluviométrie, les décisions des propriétaires, les résultats sont très différents d'une propriété à l'autre."

L'un des plus grands courtiers de la place, François Lévêque, reste confiant sur la qualité. "Globalement on sait faire selon les années du bon vin, du très bon vin voire du vin exceptionnel. Cette année on a un bon voire un très bon millésime", assure-t-il.

Selon lui, c'est l'occasion de revenir à des prix plus raisonnables après les millésimes qui ont atteint des sommets. Et cet expert reconnu d'ajouter : "En 2011, des vins en primeurs ont été vendus à des prix trop élevés. Là il faut remettre de l'ordre dans les rouages. Il faut revenir à un prix du marché sinon je crains qu'on va au devant de déceptions".

Le Château Margaux meilleur en 2012 qu'en 2011

Dans cette hétérogénéité qui ne permet pas de se faire une idée très précise de ce millésime, certaines propriétés ont pu tirer leur épingle du jeu. Paul Pontalier, directeur général du château Margaux dans le Médoc, célèbre 1er grand cru classé, estime faire partie de ceux-là.

"Je n'ai pas goûté les autres mais j'ai goûté le mien", dit-il avec humour. "Ce que je peux vous dire c'est que, pour Château Margaux, 2012 est un excellent millésime. Il est évidemment en dessous du 2009 et du 2010 mais il est deux marches au-dessus du 2011", assure-t-il.

Dès lors, d'un cru à un autre, c'est la vérité des prix qui devra être la règle, pensent de nombreux négociants qui attendent qu'on leur facilite la tâche en ne mettant pas la barre trop haut. Un courtier estime ainsi que les grands châteaux doivent sortir de "la stratégie de marque" car, pour lui, à trop vouloir maintenir des prix élevés pour garder leur image haut de gamme, ils prennent des risques.

Source:Trad'Consulting avec avec Reuters via www.challenge.fr

Partager cet article
Repost0

commentaires