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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 00:01
 
 
Les Françaises, des "amateurs" de vin comme les autres

Photo : Käfer photo/shutterstock.com/Relaxnews

 
Les Françaises, des "amateurs" de vin comme les autres

Désormais, le vin n'est plus une histoire d'hommes. Les Françaises sont plus nombreuses à fréquenter les cours d'oenologie et sont loin de préférer le rosé. Elles sont aussi devenus sommelières ou gèrent les plus grandes appellations. Seule différence avec leurs conjoints, "elles n'en font pas une question de pouvoir", confie Thierry Desseauve, le journaliste français qui signe l'édition 2013 de son guide des vins, aux côtés de son compère Michel Bettane.

"Il y a quinze ans, le vin était structuré. C'était toujours un membre de la famille, le tonton d'une cinquantaine d'années, qui connaissait les bouteilles à boire et dont on suivait le conseil" raconte le journaliste Thierry Desseauve. Bien que les hommes représentent la clientèle la plus remarquée des Foires aux vins des grandes surfaces, cet univers bien masculin a dû accueillir un nouveau profil de consommateurs : les femmes. Derrière leur caddie le samedi, les Françaises remplissent le frigo pour la semaine et n'hésitent plus à fréquenter la cave des distributeurs, avant de passer à la caisse. "Ce sont elles qui font le plus souvent ce genre d'achat le reste de l'année", souligne Alain Marty, Président du Wine & Business Club.

Des amateurs de vin décomplexés

Sans aucun a priori sur les cuvées, les Françaises se forgent leur propre avis sur les nectars qu'elles dégustent, dans un état d'esprit tout à fait libre des préjugés et des idées préconçues, estime Desseauve. Et comme si cela ne suffisait pas pour agacer les hommes, elles bénéficient d'un atout non négligeable : leur nez. "Les femmes ont une mémoire olfactive bien meilleure que les hommes", tient à souligner Alain Marty.

Sans complexe, les Françaises sont ainsi devenues des "amateurs" comme les autres, curieuses de comprendre les subtilités des arômes et de l'équilibre d'un vin. Ce n'est donc pas un hasard si les élèves, qui réservent des cours d'oenologie, sont en majorité des femmes, remarque l'homme d'affaires.

A l'instar de leur conjoint ou de leur père, les dégustatrices perçoivent le vin comme un produit traditionnel français, façonné par un terroir et une origine, les deux critères de choix de ces dames, selon la dernière étude du cabinet IWSR. Un breuvage idéal à l'heure de l'apéritif, pour 17,9% d'entre elles, et incontournable pour 49,5% quand vient l'heure du rendez-vous galant.

Les Françaises aiment le vin... rouge

Les femmes ont ainsi tout d'un consommateur lambda, jusqu'à même préférer le vin rouge, balayant les clichés rassurants qui leur réservent la consommation du vin rosé. "Elles s'intéressent à tous les vins, mêmes les rouges les plus charpentés et puissants. Il n'existe aucune différence entre les hommes et les femmes à ce sujet", résume Thierry Desseauve. La moitié des Françaises choisit donc de préférence une bouteille de vin rouge, quand seulement 18,1% optent pour le rosé, selon IWSR.

Pourtant, certains négociants et propriétaires croient séduire un nouveau public féminin en créant des étiquettes plus "féminines", en optant pour des couleurs acidulées, allant jusqu'à commander des bouteilles en forme de flacons de parfum. Peine perdue, "toutes les tentatives de packaging modernes, esthétiques se sont plantées", confie Thierry Desseauve.

Les nouvelles stars du vin

Même si elles ne se différencient (presque) pas des amateurs masculins, les Françaises attirent toute l'attention des experts du vin, jusque dans les vignes. Aujourd'hui, elles ne se cantonnent plus à suppléer leur conjoint vigneron en s'occupant de l'administratif. Elles dirigent les exploitations. "Les plus grands vignerons de Bourgogne ou de Saint Emilion sont des femmes. Leurs vins sont très vigoureux et d'une grande finesse", analyse l'acolyte de Michel Bettane. Ces nouvelles expertes officient aussi dans les chais, et jusqu'au service dans les restaurants en incarnant les rôles d'oenologues ou de sommelières.

Béatrice Larribière s'est par exemple fait connaître pour son travail au Château Trapaud, à l'est de la juridiction de Saint-Emilion. En Bourgogne, les "femmes vignerons" se sont même regroupées au sein d'une association, baptisée "Femmes et Vins de Bourgogne", sous la houlette de Virginie Taupenot-Daniel qui officie au domaine familial étendu sur vingt appellations en Côte de Beaune et Côte de Nuits.

Nouveaux visages du vin français, les femmes vignerons sont même parvenues à profiter de l'ouverture d'un espace qui leur a été entièrement dédié lors de Vinexpo en 2011, l'un des salons les plus influents dans le monde. Que les oenophiles masculins se rassurent, la féminisation du vin, tant dans les vignobles que dans les rayons des supermarchés, n'aura aucun impact sur la qualité de l'offre, dixit Thierry Desseauve et Alain Marty.

Source: Trad'Consulting via www.metrofrance.com

 

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