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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 09:27

  

Près de 4.000 emplois ont disparu en 2012 et, selon les prévisions, ce nombre atteindra au moins 5.000 en 2013.De nombreuses entreprises du secteur sont fragilisées.

L'industrie agroalimentaire française a généré un chiffre d'affaires de 160,9 milliards d'euros en 2012, en baisse de 2,3 %, et perdu 3.900 emplois. Selon les prévisions, 5.000 emplois de plus devraient disparaître dès le premier semestre. Ces restructurations concernent surtout la charcuterie, les traiteurs et la boulangerie-pâtisserie. « Ce chiffre de 5.000 est l'addition de fermetures par paquets de 20 à 30 postes », a précisé Jean-René Buisson, le président de l'Association nationale des industries agroalimentaires (Ania).

L'industrie agroalimentaire, qui dégage le deuxième plus gros solde du commerce extérieur (9,2 milliards), a nettement moins bien résisté à la crise qu'en 2009. «  Les moyens qui avaient alors été déployés pour passer les difficultés n'existent plus aujourd'hui  », a expliqué hier Jean-René Buisson, à l'occasion de la présentation du bilan annuel d'activité de la profession.

Pour la première fois depuis de nombreuses années, la consommation alimentaire a reculé, de 0,8 %, en raison de la baisse du pouvoir d'achat des Francais. Dans ce contexte, les nouvelles taxes sur les boissons sucrées, la bière et les alcools ont contribué à affaiblir le secteur. A cela s'ajoute le fait que les industriels n'ont pas réussi à répercuter dans leurs tarifs à la grande distribution la flambée des coûts de production. «  Une variation de - 20 % à + 20 % des cours des matières premières est acceptable. On en est très loin avec des hausses de 29 % sur le blé, de 62 % pour le maïs et de 42 % pour le soja », a commenté Jean-René Buisson. La situation est particulièrement critique dans l'industrie de la viande, où les matières premières représentent de 30 à 50 % du coût final des produits.

Tous ces facteurs pèsent sur la rentabilité des entreprises, qui s'est dégradée de façon inquiétante, fragilisant beaucoup de PME. «  Elles sont nombreuses à perdre de l'argent », déplore l'Ania. Les marges brutes se sont érodées. Depuis 2008, elles ont diminué de 14,3 points, atteignant «  un plancher historique de 22,4 points, si bien que nous sommes tombés au même niveau que le reste de l'industrie manufacturière, alors que nous étions traditionnellement très au-dessus  », selon l'Ania.

Le secteur a enregistré près de 300 défaillances d'entreprise au deuxième semestre 2012, contre 247 un an avant. Malgré ces restructurations, l'agroalimentaire demeure l'un des plus gros employeurs en France, avec 495.000 emplois, près des trois quarts non qualifiés. C'est à la fois un plus et un problème, dans la mesure où le secteur est jugé peu attrayant. Du coup, il y a en permanence 10.000 emplois qui ne trouvent pas preneur. «  Ces emplois sont perçus à tort comme ingrats. Beaucoup de progrès ont été fait », selon Jean-René Buisson. En revanche, «  il faudrait revaloriser les salaires pour régler le problème », a-t-il concédé.

L'industrie agroalimentaire attend beaucoup du projet de loi du ministre de la Consommation, Benoît Hamon. Présenté le 2 mai en Conseil des ministres, ce texte doit inclure des mesures améliorant la LME (loi de modernisation de l'économie), qui régit les relations entre les industriels et la distribution. L'Ania tient en particulier à ce que ce soit les entreprises qui proposent leurs tarifs lors des négociations commerciales, alors que, aujourd'hui, les distributeurs refusent d'entrer dans les discussions. Elle demande en outre que les accords passés (ristournes...) soient écrits, afin d'éviter les contestations a posteriori.

Source: Trad'Consulting par MARIE-JOSÉE COUGARD via www.lesechos.fr 


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