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2 novembre 2012 5 02 /11 /novembre /2012 13:55

 

«Sans prix pas de revenus !», un message compris de part et d’autre lors de la rencontre entre les membres de la FDSEA et les responsables locaux de la grande distribution.

 
                                          Suite à l’annonce de l’application pour la viande bovine de l’accord du 3 mai 2011, les syndicalistes ont tenu à rencontrer les responsables départementaux des principales enseignes de la grande distribution.

Suite à l’annonce de l’application pour la viande bovine de l’accord du 3 mai 2011, les syndicalistes ont tenu à rencontrer les responsables départementaux des principales enseignes de la grande distribution.

 

«Nous devons travailler de façon plus intelligente, dans une compréhension mutuelle de manière à tendre vers une répartition des marges plus équitable », lance en préambule le président de la FDSEA de la Corrèze, Tony Cornelissen. En effet, suite à l’annonce de l’application pour la viande bovine de l’accord du 3 mai 2011, qui engage tous les acteurs de la filière à ouvrir des négociations sur les conditions de vente des produits d’élevage en cas de variation excessive des prix des aliments, les syndicalistes ont tenu à rencontrer les responsables départementaux des principales enseignes de la grande distribution. «Cette rencontre relève d’une démarche attentive et constructive de la part de tous les acteurs et je remercie les responsables de la grande distribution qui ont répondu présents afin que nous puissions, tous ensemble, discuter et trouver comment appliquer une déclinaison locale concrète de la mise en place de l’accord du 3 mai».

 

Responsables oui mais rarement décisionnaires comme l’expliquent les représentants de Carrefour, Carrefour Contact, Intermarché et Super U qui ont rencontré les syndicalistes. À noter, parmi les absents de marque, l’une des enseignes signataire de l’accord du 3 mai, qui avait fait l’objet, en août dernier, d’une action syndicale dans son rayon boucherie. «Aujour-d’hui, pour nos enseignes, la viande est un produit d’appel qui représente de 8 à 10 % de notre chiffre d’affaires. La boucherie c’est l’image d’un magasin. Nous appliquons les décisions nationales, notamment en ce qui concerne les promotions, et nous suivons les prix fixés par les centrales».

 

 
«Comment travailler ensemble ?»

Malgré cela, la discussion est ouverte, chaque partie ayant parfaitement conscience des enjeux et des obligations des uns et des autres. Quelles solutions pour permettre à chacun des acteurs de la filière de vivre de son métier sans que personne ne soit lésé ? «Les charges des matières premières explosent sur nos exploitations. Nous subissons des crises sanitaires à répétition qui mettent nos trésoreries à plat. Beaucoup se demandent s’ils vont continuer de produire ou abandonner l’élevage pour faire des céréales. Comment travailler ensemble pour trouver le juste équilibre ?», s’interroge le président de la FDSEA. «Nous comprenons vos problématiques mais nous n’avons aucun pouvoir de décision sur la gestion nationale. Les tendances de consommation sont ce qu’elles sont. Aujourd’hui, le client est attiré par les promotions qu’il trouve dans les catalogues, il ne fait plus ses courses dans le magasin mais dans sa boîte aux lettres», souligne le représentant de Carrefour Brive. «Depuis juillet, je propose à la vente de la viande labellisée, donc un peu plus chère, au rayon boucherie. J’enregistre une baisse de 15% sur ce rayon. Le client ne va pas aller acheter une entrecôte labellisée à 26,90 euros le kilo alors qu’il pense trouver la même en rayon à 5 ou 6 euros de moins», ajoute l’un des ses confrères.

 

Autre problématique soulevée par les deux parties, le manque de bouchers professionnels sachant valoriser les produits, remplacés de plus en plus par de simples «découpeurs de viande». «Aujourd’hui, parmi les actions que nous souhaitons mener dans le cadre du Pôle Excellence Viande, il y a un partenariat avec le CFA des Treize Vents et sa section boucherie. Il faut redonner aux jeunes l’amour du métier afin de redonner ses lettres de noblesse à une production de qualité et à des professionnels injustement récompensés de leur travail. La formation est l’une des clés de la revalorisation de la viande corrézienne», explique le secrétaire général de la FDSEA, Michel Queille.

 

 
Le prix au détriment de la qualité

Le constat est sans appel. Aujourd’hui, le client privilégie le coût au détriment de la qualité. La guerre des prix que se livrent sans cesse les enseignes de la grande distribution est donc l’une des causes de la crise traversée par les producteurs de viande. Que faut-il faire dans ces conditions ? s’interrogent les représentants syndicaux. L’une des solutions envisagées serait de mettre en place une loi ou une obligation financière qui impose une même augmentation du prix de la viande pour toutes les enseignes de la grande distribution. «Si tout le monde applique cette augmentation, il n’y a pas de problème, le client suivra», s’accordent à dire les responsables commerciaux. Une hausse comprise entre 15 et 20 centimes le kilo permettrait d’obtenir un prix rémunérateur pour le producteur. «La grande distribution n’a pas répercuté de hausse sur le prix de la viande sur le consommateur depuis un an. Les marges sont suffisamment confortables pour ne pas le faire», commente Tony Cornelissen.

 

Cette rencontre aura au moins eu le mérite de soulever de nombreuses problématiques rencontrées par les parties en présence. Elle sera suivie, prochainement, d’une synthèse et d’un relevé de prix dans les rayons boucherie des différentes enseignes du département. Ensuite, la FDSEA de la Corrèze invitera les représentants de Coopératives agricoles au début du mois de novembre. Les grossistes et les industriels seront les suivants a rencontré les représentants syndicaux quelques jours après. Les représentants de l’État, également signataire de l’accord du 3 mai, seront eux aussi une nouvelle fois sollicités. Le nouveau relevé de prix qui suivra ces rencontres débouchera sur une table ronde qui réunira tous les acteurs de la filière dans le courant du mois de décembre.

 

«Ces rencontres sont l’occasion de mettre le doigt sur un enjeu essentiel pour l’agriculture corrézienne de demain. Un juste retour du travail bien fait, un juste revenu et une juste reconnaissance de la qualité des productions de la ferme Corrèze. La redynamisation de l’agriculture corrézienne et le retour de la compétitivité sur nos exploitations passent par là», conclut Tony Cornelissen.

 

 

Source: Trad'Consulting par GUILLAUME DEMICHEL via www.agriculteur-normand.com

 

 

 

 

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