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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 10:21

La coopérative vinicole de Nogent-l’Abbesse, dans la Marne, abandonne ses néons et ses ampoules à vapeur de sodium. L’installation d’un éclairage par Led répond aux besoins de longévité accrue, de consommation réduite et de maintenance simplifiée des installations. Le tout sans risque de dénaturer la production.

CUVERIE-LED.jpg

Les limites du néon et des vapeurs de sodium

 

La lumière a un goût. Un « goût de lumière » qui se développe chez certains vins blancs – particulièrement le champagne – lorsqu’ils sont exposés aux UV de la lumière bleue.
Dans ces conditions, comment concilier un éclairage performant pour le travail quotidien, et le confort visuel nécessaire aux œnologues pour la dégustation, dans une ambiance qui respecte le champagne ?
Jusqu’à présent, Didier Henriet n’avait pas trouvé beaucoup de solutions. En 1999, lors de la construction des nouvelles cuveries de la coopérative de Nogent-l’Abbesse (Marne) qu’il dirige, il avait fait installer des tubes néon classiques de 150 cm. Dans les caveaux et le cellier, où sont stockées les bouteilles, il disposait déjà d’un éclairage par lampes à vapeur de sodium, installé en 1997. Mais cette lumière orangée, qui a le bénéfice de ne pas produire d’UV, ni de coloration bleutée, possède un Indice de rendu des couleurs (IRC) faible, peu optimal pour la dégustation. Son allumage est lent et nécessite une phase de chauffe pour obtenir la puissance lumineuse optimale. Et quand on l’éteint, il faut attendre le complet refroidissement des ampoules avant de pouvoir les rallumer sans risque de détérioration. Dernier handicap : le relampage est fréquent et il faut à chaque fois changer l’ampoule et son boîtier. Un usage contraignant et coûteux au quotidien.
« Tubes fluorescents qui brûlent, disjonctions, maintenance lourde et trop fréquente. Au fil du temps, notre installation s’est montrée obsolète pour nos activités ; comme chez beaucoup de nos confrères, déplore Didier Henriet. Par ailleurs, elle représentait 10 % de la consommation électrique de la coopérative. Il était donc indispensable de la rénover de façon pérenne, efficace et adaptée à la production de vin. » La technologie Led qui s’allume et s’éteint instantanément, sans incidence sur le « goût de lumière », lui est alors apparue comme une évidence : longévité, faible consommation, modularité. À la même époque, en 2012, Néolux mettait au point Vineo, une gamme de nouveaux produits LRF conçue spécialement pour les professionnels vitivinicoles. Restait à la mettre en œuvre.

 

Une durée de vie de 45 000 heures

 

Finis les caves et caveaux éclairés au néon et aux lampes à vapeur de sodium. Désormais, la coopérative vinicole de Nogent-l’Abbesse a intégré un éclairage par Led, à la fois dans la salle des foudres (foudrerie), ses cuveries et ses caves de stockage. Ces travaux concernent le tiers des systèmes d’éclairage et l’installation a été réalisée lors de la rénovation partielle des locaux.
Dans les espaces de circulation, les faux plafonds ont été refaits et des blocs de 120 x 60 cm ou 60 x 60 cm en Led sont maintenant encastrés. Ailleurs, des doubles tubes en Led de 120 cm en suspension remplacent les équipements néon anciens. Ici, comme sur tout l’équipement, la principale contrainte a été de mettre en place un réseau d’alimentation isolé en 24 volts, au lieu des 220 volts auparavant, avec des relais et des transformateurs.
Pour la foudrerie, l’aménagement est neuf. La coopérative a voulu mettre en scène les dégustations dans une ambiance lumineuse originale et plaisante. L’utilisation de Led en forme d’étoile, associée à une variation d’intensité et de blanc chaud-neutre-froid, assure les conditions d’une dégustation optimale. L’éclairage est homogène, sans effet d’ombre portée. L’esthétique est originale et réussie. Les dégustateurs observent la couleur exacte de la robe du vin. « Nous avons une meilleure qualité d’éclairage, sans nuire au vieillissement du champagne, avec une possibilité de flexibilité sur le spectre lumineux, savoure Didier Henriet. L’utilisation d’un éclairage néon émettant du bleu aurait amené un risque que nous voulions éviter. »

Pour le personnel, le niveau d’éclairement est plus élevé qu’avant ; cela assure un meilleur confort visuel et surtout moins de fatigue oculaire. L’IRC des Led est nettement meilleur que celui de la vapeur de sodium. La luminance est optimale, sans éblouissement. C’est un atout pour l’environnement de travail, et cela assure aussi la protection des pupilles. L’éclairage Led a aussi l’avantage d’avoir une faible consommation électrique et une durée de vie de 45 000 h. Par comparaison, celle des lampes à vapeur de sodium est de 10 000 h, et les néons doivent être changés tous les six mois avec le starter (relampage). Le retour sur investissement en tient compte : il est évalué à trois ans maximum, grâce au temps de fonctionnement allongé et aux frais de maintenance réduits.

À l’achat, le surcoût des systèmes Led est de 30 à 50 % comparé à un équipement classique, mais avec des performances accrues. Car, au-delà des économies d’énergie, il y a d’autres avantages techniques. La Led ayant la même durée de vie que le luminaire qui l’abrite, les deux éléments sont intégrés dans un bloc étanche qui pourra être changé de façon rapide et standard. Compte tenu de la durée de vie des Led, il faudra les remplacer au bout de dix à quinze ans. Dans la pratique, l’opération est conduite lorsque la puissance d’éclairage n’atteint plus que 70 %. Il n’y a donc pas d’opération de relampage au quotidien.

 

De nombreuses sources d’économie

 

Un an après les travaux, la coopérative n’a pas rencontré de problèmes avec les Led. La réduction de la consommation électrique atteint 30 % pour un éclairage supérieur en qualité et en quantité. Le budget annuel de la dépense atteint 35 000 euros et il n’y a plus de souci de relampage systématique des néons qui grillent. Une opération qui mobilisait du personnel à chaque fois. 
L’éclairage par Led met en scène les lieux auprès des visiteurs de la coopérative. Il est présenté comme respectueux du vin, écologique et peu énergivore, par opposition aux luminaires à vapeur de sodium qui brûlaient toute la journée. L’utilisation de traits de lumière porte la luminosité sur une grande longueur et change l’esthétique de la vision. Cela préserve les yeux des salariés et limite les effets de la fatigue oculaire.
Tous les espaces s’éclairent et s’éteignent instantanément. À présent tous les collaborateurs veillent à couper l’éclairage en quittant une pièce. C’est une autre source d’économie substantielle. Grâce à ces nouveaux usages, le retour sur investissement devrait être inférieur aux trois ans prévus.
Pour Didier Henriet, le remplacement systématique d’un éclairage classique par des Led n’est pas forcément rentable. À son avis, remplacer un existant qui fonctionne n’est pas intéressant économiquement. Ces travaux doivent donc être engagés lors d’une rénovation ou pour des locaux neufs. 
Convaincue par la technologie Led, la coopérative de Nogent-l’Abbesse va poursuivre le renouvellement de ses systèmes d’éclairage et initier d’autres études. « Parmi les deux hectares et demi de surfaces au sol que nous occupons, seuls 30 % du site sont équipés de Led à ce jour, calcule Didier Henriet. Le remplacement de l’ensemble de l’installation se fera au fur et à mesure, au cours des cinq prochaines années.»

Source: Trad'Consulting par Hubert d'Erceville via www.lemoniteur.fr

 

 

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